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Un exemple de plan de travail au collège en SVT

Publication : le 22/08/2018
Écrit par Alexandre MAGOT

Plan de travail distribué aux élèves : 

Beaucoup de choses sont à améliorer/modifier dans cet exemple pour rendre l'élève auteur/trice de son apprentissage, pour sortir d'une pédagogie "bancaire" et s'inscrire dans un enseignement émancipateur, tout en s'intégrant dans le cadre imposé.
Si vous avez des idées d'amélioration, et/ou des exemples de pratiques à proposer, n'hésitez pas à nous contacter.

Ce travail est issu de diverses lectures et d’échanges sur la pédagogie coopérative, et en particulier d’écrits de Sylvain Connac (et notamment son livre Enseigner sans exclure), d’échanges avec Perrine Delbury, de ressources issues du site Question de Classe, de l’ICEM, d’un stage sur l’enseignement coopératif organisé par Pierre Cieutat (voir son site) et de la liste d’échange « coop2nddegré ».


I- Présentation générale

Il s’agit d’une proposition d’organisation du travail de classe par un plan de travail, adapté aux contraintes propres à l’enseignement des SVT au collège, c’est-à-dire avec un horaire très faible (une heure hebdomadaire, une seconde heure par quinzaine).

Il ne s’agit pas d’un modèle à suivre, mais simplement d’un exemple, fruit de nombreux compromis et se donnant comme principal objectif d’être relativement simple et applicable sans avoir à refaire ses cours de fond en comble. Il peut ainsi servir de premier pas, et a vocation à être amélioré, adapté, et complété d’autres outils et pratiques (choix des activités, etc.).

« “Un plan de travail” se distingue d’autres outils pédagogiques exerçant l’autonomie des élèves tels que les “feuilles de route” ou les “contrats de travail”. » (Connac, 2017, p. 134). 

L’objectif du plan de travail ici proposé – qui permet aux élèves d’organiser elles et eux-mêmes le travail à faire et de choisir le type d’évaluation – est principalement de rendre les élèves moins passifs face au travail de classe, de diminuer autant que possible les rapports de pouvoir au sein de la classe, y compris entre élèves et enseignant·e, d’inclure l’ensemble des élèves en permettant un travail polyrythmique, et de promouvoir, en les faisant vivre au sein de la classe, des valeurs de solidarité et d’humanisme.

Il laisse un temps aux élèves (nécessairement court étant donné les contraintes horaires) pour développer des projets personnels, et revenir sur des notions ou capacités mal comprises ou non acquises, ou d’approfondir leurs connaissances dans le cas où tout ce qui aurait été vu précédemment aurait été maîtrisé.

Cela permet ainsi de laisser une grande part à l’individualisation (d’autant plus si le choix du type d’activité est donné aux élèves – ce qui n’est pas le cas dans l’exemple présenté ici) et de prendre en compte la polyrythmie de l’apprentissage, et ainsi de s’adapter un peu plus à tou·te·s les élèves.

Cependant nous tenons à insister sur le fait que nous ne concevons ce type d’outils que dans un cadre coopératif (voir cette courte vidéo pour une définition de la coopération à l’école). C’est-à-dire que l’individualisation permise par le plan de travail doit se faire dans le cadre d’un travail coopératif, d’un travail de groupe, favorisant l’entraide et les échanges. Dans le cas contraire, cet outil ne ferait alors que participer à accroître au contraire la compétition. C’est-à-dire à faire l’individualisation un outil au service de l’individualisme.

D’autre part, si un proverbe signale que « tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », il s’agirait ici de ne justifier cette démarche ni par la vitesse, ni par la distance parcourue… Il s’agit surtout d’apprendre à conjuguer la responsabilité individuelle avec la responsabilité collective par la manière même d’organiser la classe (et pas seulement via le contenu des activités proposées aux élèves). L’objectif premier de ce type d’organisation, dans un cadre coopératif, est de transmettre des valeurs fondamentales comme celle de la solidarité, en tentant de les incarner par la pratique dans la classe.
Ce n’est donc pas à l’aune de performances que l’on peut ni doit juger ce type d’organisation de classe.


II- Organisation

– La base du travail de classe est le travail en groupe, de 4 élèves.

– L’organisation du travail se fait par plan de travail : les élèves disposent d’une feuille de route avec la liste des notions à aborder durant une séquence de quelques séances (idéalement les activités prendront 4 ou 5 séances), répondant à un problème général.
Les élèves auront idéalement le choix de l’ordre dans lequel traiter les notions (avec éventuellement des dates imposées si une activité demande du matériel particulier nécessitant que la classe entière fasse la même activité en même temps). Cela étant, ce choix de l’ordre peut ne pas être systématique (certains thèmes s’y prêtant plus que d’autres).

– Si ce n'est pas le cas ici, l'objectif est d'ajouter à ce plan de travail un choix d'activités pour chaque notion, travaillant des compétences différentes et de proposer ainsi un travail de classe adapté à tous et à toutes (au lieu d'un travail pensé à la base pour les un-es et éventuellement adapté pour les autres). 

– Le plan de travail est distribué en début de séquence aux élèves, après une phase d’introduction où l’attention est mise sur la capacité des élèves à faire émerger les problèmes à résoudre par les différentes activités.

– L’ensemble des activités de la séquence sont à disposition dans un classeur. Les groupes viennent se les procurer à mesure de l’avancée de leurs travaux. Des fiches autocorrectrices sont à disposition.

– Lors de chaque séquence, un temps est laissé aux élèves pour développer un projet personnel (à réaliser seul·e ou à plusieurs éventuellement). Étant donné le peu de temps dont on dispose, seule une séance par séquence est consacrée à leur projet. Il s’agit a priori d’un projet en relation avec la thématique de la séquence. Cela dit les élèves ont autorisation de mener un projet sur un autre thème s’il est bien précis et validé par l’enseignant·e.
Les élèves peuvent également, sous réserve de validation, mener un projet à plus long terme, auquel ils et elles pourront consacrer plusieurs séances « projet personnel » successives.
Les élèves peuvent réaliser cette séance quand elles et ils le désirent.

– Avant la dernière séance de la séquence, une séance « s’entraîner / pour aller plus loin » est organisée pour retravailler une ou des capacités sur lesquelles les élèves ont pu être en difficulté lors des activités, ou revenir sur une notion mal comprise. Les élèves qui n’ont pas rencontré de difficulté particulière pourront choisir des activités permettant d’aller plus loin dans les connaissances.

– L’accent est mis sur l’entraide et la coopération en favorisant et valorisant l’entraide et le tutorat. D’autre part, parmi les activités, des activités coopératives (où la résolution d’un problème vient de la mise en commun du travail de 2 ou 3 groupes différents) seront régulièrement organisées.

– Un moment de récapitulation collective est programmé en fin de séquence. Il permet de reprendre toutes les notions vues et de remettre tout dans l’ordre. Il permet également des échanges, et d‘élargir encore la réflexion en y apportant notamment des dimensions critiques. Selon la séquence, il peut avoir lieu lors d’une séance unique impliquant toute la classe, ou se dérouler dans un coin de la classe avec certain·e·s élèves et donc être répété à différents moments (annoncés préalablement aux élèves) : les élèves peuvent ainsi choisir le moment, l’obligation étant de participer à l’un d’eux. Le temps prévu pour cette récapitulation générale est variable selon le thème de la séquence.


III- Évaluation

De nombreuses manières d’évaluer sont possibles. Le choix développé est celui d’une évaluation par compétences, pour des raisons qui ne seront pas développées ici car elles sont indépendantes d’une organisation par plan de travail.

– Lors de chaque séquence, une série de quelques compétences prédéterminées seront travaillées lors des activités réalisées. Elles ont vocation à être réalisées en groupe, mais permettent cependant une auto-évaluation (ou une évaluation par les pairs).

– À chaque fin de séquence, une évaluation externe (contrôle) est prévue. Il s’agira d’une banque d’exercices permettant d’évaluer les quelques capacités travaillées pendant la séquence.

– Ces capacités sont annoncées dès le début de la séquence : elles sont inscrites dans le plan de travail distribué.

– Lors de cette évaluation finale, les élèves peuvent choisir 3 ou 4 exercices (donc 3 ou 4 capacités), parmi ceux proposés. L’évaluation de fin de séquence est ainsi « personnalisée ».

– Un exercice évaluant les connaissances est systématiquement proposé et il est obligatoire de le faire (l’exercice est précoché sur le plan de travail).

– Une séance « s’entraîner / aller plus loin » est prévue en fin de séquence, avant la séance d’évaluation, pour que les élèves qui ont été en difficulté sur une/des capacité/s, puissent y revenir. Celles et ceux qui n’ont pas de difficultés pourront choisir des activités « pour aller plus loin », ou travailler à leur projet personnel.
Les exercices de remédiation sont de toute façon mis à disposition sur l’ENT pour qui voudrait les travailler à la maison.

– Par ailleurs, si, lors des activités, les élèves voient qu’elles et ils sont en difficulté sur une capacité, il leur est possible de choisir de ne pas se faire évaluer dessus lors de l’évaluation finale. Mais au cours de l’année, tout·e·s les élèves devront être évalué·e·s plusieurs fois sur chacune des capacités. Si un·e élève en évite systématiquement une, l’enseignant·e peut, en début de séquence, lui annoncer qu’il ou elle sera évalué·e sur celle-ci lors de l’évaluation finale et la lui précocher directement sur son plan de travail.

– Il y a donc possibilité de travailler la capacité :
* en classe lors de l’activité
* lors de la remédiation d’une séance « s’entraîner »
* lors du contrôle.
L’idée est de pouvoir réaliser ce qui pourrait s’apparenter à une boucle éducative par séquence, les élèves ayant la possibilité de travailler une capacité et de se soumettre à une auto-évaluation (ou évaluation par les pairs) ; de se soumettre à une évaluation externe lors du contrôle si la capacité semble acquise ou presque acquise ; de retravailler la capacité lors d’une séance d’entraînement dans le cas contraire.

Schéma inspiré de celui de S. Connac décrivant une boucle éducative


IV- Trace écrite

L’idéal serait que les différents groupes d’élèves rédigent eux-mêmes leur propre bilan dans un encadré prévu à la fin de chaque activité.

Il est cependant peu probable que chaque groupe ait le temps de réaliser cela à la fin de chaque séance.

Dans le cas où un groupe n’aurait pas eu le temps de rédiger son bilan en fin de séance, les élèves du groupe ont à recopier, pour le cours d’après, le bilan correspondant à l’activité qu’ils et elles ont faite (l’ensemble des bilans étant mis à disposition sur l’ENT ou ailleurs). Certains bilans sont à recopier intégralement, d’autres se présentent sous forme de texte à trous.